- Publié le 1 mars 2013
- Issiaka Sigué, directeur général de la DGTTM : " Le gouvernement n’a aucune intention d’interdire l’utilisation des tricycles "
- Site web : http://www.dgttm.net/
- Auteur : lepays.bf
- Objet : Si le caractère pratique, utilitaire et économique des tricycles n’est plus à démontrer auprès des usagers au regard du fait que ceux-ci constituent une source de revenus pour de nombreux jeunes sans emplois, il faut pourtant reconnaître qu’ils ne sont pas sans conséquence. La non-maîtrise par certains conducteurs de ces engins à trois roues et de l’usage qui en est fait, pose un problème de sécurité publique. C’est pour mieux la réglementer que le 8 juin dernier, le gouvernement prenait, en Conseil des ministres, un décret qui définissait les modalités d’organisation et d’exercice des activités des tricycles. En plus de cette mesure, s’ajoute celle portant interdiction totale de la pratique des mobylettes communément appelées « Zemidjan ». Pour comprendre ces nouvelles dispositions, nous avons rencontré le Directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM), Issiaka Sigué.
Le Pays » : Qu’est-ce qu’un taxi-moto, un taxi bagage ou un tricycle ?
Issiaka Sigué : Selon le décret adopté en Conseil des ministres du 8 juin dernier, il est dit que les motos-taxis sont les motocyclettes et les cyclomoteurs utilisés pour le transport public de passagers, de même que les tricycles et les quadricycles à moteur utilisés pour le transport à titre onéreux de bagages ou de marchandises. Donc, vous avez dans motos-taxis le volet onéreux.
Expliquez-nous le sens du décret pris en Conseil des ministres, qui définit les modalités d’organisation et d’exercice des activités des tricycles…
L’interdiction qui a été évoquée concerne le transport public des passagers sur les motos-taxis, c’est-à-dire ce qu’on appelle communément « Zemidjan », que nous voyons dans les pays côtiers comme au Bénin et dans une certaine mesure au Togo. C’est cette activité qui est interdite dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Par contre, l’activité des tricycles n’est pas interdite. Leur utilisation est autorisée par le décret, mais sera par contre encadrée. Elle n’est pas interdite, mais sera réglementée.
Concrètement, comment cela va-t-il se passer sur le terrain ?
Désormais, pour l’utilisation des tricycles, il va falloir soumettre un dossier pour obtenir une licence d’exploitant des motos-taxis. Pour ce faire, il faut soumettre une demande à l’administration municipale avec une photocopie de la CNIB, une copie du certificat d’immatriculation du tricycle. Il y a aussi la nécessité d’assurer ces véhicules. C’est la possession de toutes ces pièces qui permet de vous délivrer la licence. Maintenant, pour conduire les tricycles, il faut avoir 18 ans, avoir le permis adapté pour la conduite, c’est-à-dire le permis A1 pour les petites motos et le permis A pour les motos de plus de 125 CC. En plus du permis A, il faut un certificat d’aptitude pour la conduite du tricycle. Pourquoi nous disons cela ? Le permis A, c’est pour les grosses motos et le tricycle est comme un véhicule ; donc, il faut qu’on puisse faire subir un examen spécial à la personne qui veut le conduire de manière à nous assurer qu’il a l’aptitude nécessaire pour conduire cet engin. C’est autant de conditions qui sont mises à l’utilisation de ces engins.